Après une multitude de projets alternatifs plus ou moins farfelus, présentés à chaque fois comme LA solution pour régler un problème vieux de 14 ans, on atteint des sommets avec le procédé miracle SpeedOclar. On connaissait le flop des maisons Boorlo à 100 00 euros, on a désormais le fiasco de la station d'épuration à 100 000 euros !
Certains "experts", dont la crédibilité n'est pas contestable, ont pourtant prévenu la coordination Kerzellec depuis novembre 2009 qu'il fallait faire le "pari du sérieux : Pragmatiques, sans se retourner vers le passé, nous disons qu'il n'y a plus que deux choix possibles: Kerzellec et Keranna" Le communiqué de presse est toujours en ligne sur le site du journal Le Télégramme ici
Le Service de l'Eau potable et de l'Assainissement (SEA) de la Direction de l'Aménagement, de l'Eau, du l'Environnement et du
Logement du Conseil Général du Finistère a donné un avis relatif à la proposition du collectif de riverains. En
exclusivité pour nos lecteurs, nous nous sommes procurés les meilleures pages du document de la SEA ...
Le SEA fait "depuis plus de 40 ans" le même constat que la société qui propose le procédé SpeedOclar soit disant révolutionnaire. Pire, le SEA rappelle que l'obsolète station d'épuration de Fort Clohars "respecte pour partie les préconisations du SEA" en la matière. La proprosition n'est donc "pas de nature à améliorer de manière significative l'hydrolique du clarificateur"
Pour le SEA "il faudrait alimenter le clarificateur à son débit horaire maximum pendant 37 heures pour traiter le volume journalier (sic) de pointe hivernal ! (sans tenir compte du bassin tampon dont le volume serait à porter à au moins 2000 m3!)" Il faudrait donc faire fonctionner le clarificateur 37h/jour au maximum de ses possibilités mais aussi agrandir considérablement le bassin tampon de Fort Clohars - actuellement de 300 m3 - pour gérer les débits de pointe !!! Le maire rappelle pourtant dans la presse que "nous n'avons pas le droit de détruire, ni de reconstruire dans cette zone".
Sans rentrer dans des détails trops techniques, le
rapport du SEA est accablant. Le SEA constate par exemple de nombreuses imprécisions,
un fonctionnement du procédé qui va "à l'encontre de préconisations d'exploitations habituelles", "des conditions d'aération prolongée incompatibles avec le
niveau de traitement exigé en matière d'azote", "une capacité d'aération ... trop faible pour traiter la charge polluante à recevoir et garantir de bonnes conditions
d'éliminations des nitrates"
Bref, la conclusion du SEA est sans appel : "Il est totalement irréaliste d'imaginer pouvoir doubler la capacité de la station d'épuration par la mise en place de ce dispositif"
On a pas eu souvent l'occasion de rigoler avec le lourd dossier STEP mais, sur ce coup là, il est quand même difficile de rester insensible ...
(un bonheur n'arrivant jamais seul, une photo de la "manif de droite" organisée ce matin devant la mairie !)