Un simple « clic » sur internet en 2006 a fait de moi un militant socialiste. Contrairement aux idées reçues, tous les « 20 balles » n’ont pas quitté le navire. Je n’étais pas venu au PS pour soutenir une personnalité mais me mettre au service d’une certaine idée de la gauche et de convictions réformistes et solidaires. Si mon choix, à l’époque, s’était d’emblée porté sur la candidature de Dominique Strauss-Kahn, la maturation a été plus longue pour le congrès de Reims.
Début juillet, j’ai signé la contribution Besoin de Gauche qui regroupait, autour des DSKistes, des sensibilités différentes du Parti Socialiste. Martine Aubry, Pierre Moscovici, Marilyse Lebranchu et Arnaud Montebourg ont ensuite officialisé leur rapprochement dans un texte qu’ils ont cosigné : « Nous avons évoqué les conditions du rassemblement. Il doit procéder de principes clairs et d'un engagement commun à partir d’une cohérence dont nous pourrions former le cœur ». Besoin de Gauche qui dénonçait « la présidentialisation délétère et l’immobilisme mortifère » du PS n’a pas pu ou su créer les conditions de dépôt d’une motion. Donc acte.
J’ai retrouvé, dans la motion D, la plupart des propositions de méthodes de Besoin de Gauche. J’y ai aussi trouvé, dans la plus totale cohérence après plus d’un an de travail en commun, les idées de Martine Aubry, celles d’Arnaud Montebourg ainsi que des amis de Laurent Fabius. Et puis j’ai lu Et si on se retrouvait… le livre-entretien de Martine Aubry avec Stéphane Paoli et Jean Viard. La reconstruction du PS et son rassemblement nécessaire, la place de la gauche en France et dans le monde sont au cœur de son ouvrage. La finesse des analyses et la densité des propositions du maire de Lille m’ont convaincu. Je ne partage pas l’idée d’un premier secrétaire « tous derrière et lui devant ». Il ne faut pas d’un parti à une voix mais d’un parti « collectif » qui parle d’une seule voix. Tel est aussi l’enjeu de ce congrès. La proposition de 5 conventions thématiques tranchées par les militants répond à ce problème récurrent. La motion D est aussi très claire sur la mise en place d’une primaire ouverte aux sympathisants pour choisir le candidat de la gauche aux présidentielles de 2012.
Martine Aubry incarne La Gauche, l’opposition décomplexée face aux thèses libérales. Je la crois d'une volonté sans faille pour remettre le PS au boulot, se doter d'une doctrine solide et être dans les meilleures dispositions en 2012. Je pense qu’elle a la capacité de redonner de la fierté aux militants. Je pense qu’elle peut nous permettre de « dépasser les courants afin de conjuguer les engagements »
Aussi, j’invite tous les militants et militantes à soutenir la motion D Changer à gauche pour changer la France.
Jérôme Le Bigaut
35 ans
Militant de la section de Clohars-Carnoët
Maître d’œuvre en Bâtiment
Adjoint au maire de Clohars-Carnoëtcommenter cet article …