Jeudi on vote au PS.
Les principales motions se ressemblent sur 95% de leur contenu. Tout le monde semble d’accord là-dessus. Si celles sont si proches, regardons alors qui les portent. Car c’est évidemment principalement en fonction des « attelages » composés que se jouera le vote. Et curieusement dans les réunions on n’en parle pas. … Surprenant non ? Tordons le coup au politiquement correct. Voici ma vision des leaders et les raisons de mon choix.
Motion A : Delanoë. Je l’apprécie. Il ferait un bon premier secrétaire. Mais dans la période, dire qu’on est socialiste et libéral je ne peux l’acter. On se doit d’être lisible, sans ambigüité de langage dans un monde de dérèglementation libérale. Et surtout, ce regroupement entre amis qui pensent pareil n’est pas gage de renouvellement ni d’ouverture. Exit…
Motion C : Benoit Hamon. C’est un renouvellement générationnel intéressant, un militant sérieux et brillant avec un positionnement revendiqué plus à gauche. Mais il ne s’agit pas, dans le cadre de notre congrès, d’être plus à gauche mais clairement à gauche en réaffirmant le rôle de la puissance publique dans la société. Hamon ne peut virer en tête et ne sera pas celui autour, duquel se fera la synthèse mais éventuellement l’inverse. Je regrette aussi beaucoup que Mélenchon figure sur cette motion. Il s’est tristement singularisé ces 3 dernières années en critiquant en permanence le PS. Comment partager un engagement avec quelqu’un qui fait tout pour ne pas donner envie de rejoindre le parti dans lequel nous militons ?
Motion D : Martine Aubry. Je suis convaincu de son ancrage européen et à gauche. On lui doit la CMU, les 35 heures, le projet EVA en faveur des jeunes et son engagement en première ligne contre le CPE. Mais voilà, elle a un problème. Elle est avec Fabius. Celui là il en prend plein les dents. Il a dit non au traité européen alors que les militants avaient dit oui. Exit ?
Certainement pas. .. Nous ferions une grande erreur. D’abord parce que le « non» l’a emporté à 55%, dont 80% d’électeurs de gauche. N’est-ce pas vers eux que nous devons nous retourner si l’on veut gagner ? Ensuite, parce que nous avions la même idée de l’Europe. Seul le chemin pour y parvenir nous a séparé. On va se chamailler encore longtemps, alors que les français attendent que l’on travaille ensemble ? Enfin, parce que Fabius est un homme politique talentueux. Ancien premier ministre de Mitterrand, en pleine débâcle électorale en 2007 il sauve le second tour des législatives en s’attaquant à la TVA sociale. Et puis, pour tout dire, s’il avait fallu montrer de l’autorité c’était y a 3 ans. C’’était au premier secrétaire de le faire, que ne s’est- il abstenu ? Au final Martine Aubry rassemble, grâce à sa démarche l’unité pourra se retrouver, le travail recommencer.
Enfin, je note des figures historiques du mitterrandisme comme Pierre Mauroy et Jacques Delors soutiennent cette motion. Le renouvellement est aussi là. On retrouve une jeune génération brillante et pleine d’avenir avec Laurent Baumel, Jérôme Bachelay, Sandrine Mazetier et … Jean Jacques Urvoas…. !
Motion E : Ségolène Royal. Nous ne gagnerons pas avec elle. Les conditions de la victoire étaient à portée de main mais nous avons perdu. Elle a eu sa chance. On y a cru mais les français non. Au passage, on reproche la distance du PS mais moi je n’apprécie pas les groupes « désir d’avenir ». Ces lobbyings « groupies » me gênent. J’avoue aussi que la personnification excessive de Ségolène Royal me pose problème. J’ai une autre idée de la politique. Quand aux principaux signataires de cette motion, Colomb, Guéréni cela ne me donne pas envie… Sans parler de Valls. Exit aussi.
Cette vision est la mienne. Mais au PS chaque militant a la parole. Le 6 novembre il n’y aura pas de bons et de mauvais choix. Il y aura un vote des adhérents tous amenés à choisir avec leurs convictions. N’oublions pas que la motion qui arrivera en tête donnera les clés de notre parti pour les trois années essentielles qui arrivent. Nous ne pourrons pas revenir en arrière. Finalement, la vraie question à laquelle nous sommes confrontée est : qui se montrera le plus capable de travailler, de réunir dès le premier tour et de mettre le PS en ordre de marche pour redonner espoir et gagner en 2012 ?
Comme 450 autres maires j’ai fait le choix de Martine Aubry. Elle peut arriver en tête et je parie sur sa démarche…
Jacques JULOUX
Secrétaire de section et maire.
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