L'intervention du Président a eu lieu dans la pure
tradition de la 5ième république. Les journalistes qui ont mené l'entretien n'ont pas fait preuve de "panache" excepté celui de M6 un peu plus pugnace que les autres. Sur la forme,
on peut donc constater le classicisme d'un Président qui rentre dans le moule et qui finira bien un jour par nous dire, comme son prédécesseur, "qu'il
veut préserver l'essentiel : l'unité nationale". Chaque chose en son temps...
Sur le fond, il y a beaucoup à dire. Il faut croire que l'arme fatale du Gouvernement Fillon, le Ministre Anticrise, Patrick Devedjian, n'a pas répondu aux attentes et espoirs (sic) placés
en lui. On ne sait toujours pas où veut en venir le Président mais une chose est sûre, il garde son cap. Lequel? C'est toujours un
mystère.
L'annonce de la suppression de la taxe professionnelle (TP) pour, soit- disant, éviter les délocalisations, sera t'elle compensée par d'autres
impôts et si oui par qui seront-ils supportés? On verra plus tard... On voit mal comment les collectivités territoriales pourront continuer à investir sans l'apport de celle -ci.
Le Président s'est ensuite lancé dans une diatribe sociale empruntant par moment au vocabulaire de Arlette Laguillier. On veut des actes, du concret.
Le Président a choisi la relance par l'investissement au contraire de nos voisins anglais qui ont décidé une relance par la consommation. L'Allemagne a choisi de relancer sur les deux tableaux et
il semble que cette méthode soit la plus efficace. La relance européenne concertée que le Président nous a vanté pendant 6 mois, c’est du
vent ! Le Président s'en remet aux négociations avec les syndicats qui commencent bientôt. Il ajoute que si un consensus n'est pas possible,
l'Etat prendra ses responsabilités... On a compris.
La terrible épreuve que subit la Guadeloupe et qui s'étend désormais à la Martinique n'a même pas été évoqué! C’est peut-être trop loin de l'Elysée? Les explications sur le limogeage du Préfet de
la Manche ont été plus que poussive, ce qui confirme le "fait du prince".
Bref, beaucoup de bruits pour toujours autant d'incertitudes...en attendant un prochain G20!