Depuis le terrible séisme de vendredi, le Japon n'en finit plus de compter ses morts après le tsunami qui a ravagé les côtes nippones. Mais au delà de la terrible catastrophe naturelle et humaine (Photos NYTimes du Japon avant/après le séisme : ici ), une course contre la montre est engagée pour éviter le pire en matière nucléaire au moment où ces lignes sont écrites. Plusieurs réacteurs, à Fukushima Daiishi et Daini, à Onagawa, à Tokai connaissent de graves dysfonctionnements : surchauffes avec risques d'explosion pour les uns, fuites anormales non expliquées pour les autres. Bruno Comby, ancien d'EDF et désormais expert indépendant, explique la série d'évènements qui ont empêché les systèmes de refroidissement de fonctionner normalement dans une interview au journal Le Monde ici . Pour lui, les coeurs des réacteurs 1 et 3 à Daiishi ont déjà fondu ce qui a notamment provoqué l'explosion du bâtiment du réacteur n°1 (puis celle du n°3 photo) sans avoir endommagé l'enceinte de confinement selon les autorités nippones ... La situation est extrêmement préoccupante pour ce qui concerne le coeur du réacteur n°2 où le niveau d'eau qui permet le refroidissement est beaucoup trop bas. Pour des experts américains l'utilisation d'eau de mer, jamais réalisée en temps normal, est le signe d'une "tentative désespérée" . Une autre information glanée sur facebook (confirmé par Le Telegramme) indique que 2 experts allemands envoyés sur place par AREVA ont été évacués du site en urgence . Tout cela est très rassurant ...
Dans ce contexte le débat sur le "risque zero" se trouve relancé dans l'hexagone... Alors que la France reste le leader mondial incontesté de l'atome, Laurence Rossignol secrétaire nationale à l'environnement du Parti Socialiste demande que la "parole publique (française) ne soit pas rassurante mais crédible" dans un communiqué ici : "Le Parti Socialiste demande que soit, dans les meilleurs délais, livré aux Français, l'état précis de tous les réacteurs, leur durée de vie, leur production actuelle, les risques spécifiques qu'ils comportent. et que ceux sur lesquels pèse le plus minime incertitude soient arrêtés".
Pour les défenseurs du nucléaire, comme le Président Nicolas Sarkozy, cette énergie est "propre", sans émission de CO2 dans l'atmosphère, au sens du réchauffement climatique. C'est aussi très probablement le point de vue des membres français de l'organisme politico-scientifique international GIEC, tous subventionnés ou salariés par le Commissariat à l'Energie Atomique (CEA) ...
JLB
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